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BIEN COMPRENDRE SON ANALYSE DE SOL : INDICATEURS, SIGNIFICATION, VALEUR
Dernière mise à jour : 25 mars

I. BIEN PRÉPARER SON ÉCHANTILLON DE TERRE
II. L'ANALYSE DE SOL, UN OUTIL RICHE EN INFORMATIONS
A. L'analyse de sol, plusieurs grandes catégories d'indicateurs`
B. L'analyse de sol, granulométrie et texture
C. Analyse de sol et matière organique
1. Quel est le bon taux de matière organique pour un sol ?
3. Le coefficient de minéralisation de la matière organique
4. L'indice d'activité microbienne
D. La capacité d'échange cationique (CEC)
2. Le taux de saturation de la CEC
3. Composition et équilibre de la CEC
E. Analyse de sol, pH et bilan acide-base
1. Le pH KCl et l'acidité de réserve du sol
2. Le pH H2O et l'acidité actuelle du sol
3. Carbonate de calcium, calcaire actif et pouvoir chlorosant du sol
F. Analyuse de sol, macro et oligoéléments
1. Les macroéléments principaux
3. Les équilibres entre les éléments
III. L'ANALYSE DE SOL, UN OUTIL À COMPLÉTER
A. Analyse de sol et hétérogénéité spatiale
B. L'analyse de sol, une vision partielle de la fertilité du sol
Le sol est un milieu en constante évolution : les échanges et les transformations y sont permanents. À titre d’illustration, en voici quelques aspects :

Au cours de son cycle, la plante prélève différents éléments dans le sol.
En retour, elle restitue une partie des produits de la photosynthèse au niveau des racines.
Cet échange stimule la vie du sol et engendre un changement des paramètres dans la périphérie de la rhizosphère. En retour, les échanges sol-plante s'en trouvent modifiés.
L'ensemble de ce fonctionnement fluctue aussi en fonction des conditions climatiques : par exemple, le processus de photosynthèse est largement stimulé en période ensoleillée.
Par ailleurs, un excès de pluviométrie peut engendrer la lixiviation de molécules telles que les nitrates.
L'équilibre entre export (récolte) et restitution bien sûr influence en retour le sol et sa structure.
Ces différentes transformations modifient les conditions du sol et la boucle repart de nouveau.
Bien sûr, beaucoup d’autres phénomènes viennent s’ajouter à cette liste. Dès lors, suivre la manière dont évolue son sol apparaît primordial pour bien adapter ses pratiques dans le temps. En ce sens, l’analyse de sol est un des outils importants de suivi. Plusieurs questions se posent : Comment bien préparer son échantillon pour obtenir une analyse de sol représentative ? Quelles informations sont couramment accessibles dans ce document ? Quels sont les différents indicateurs ? Quelle est leur signification ? Comment interpréter leur valeur pour adapter ses pratiques en conséquence ? L'analyse de sol est-elle suffisante en soi pour connaître la fertilité du sol d'une parcelle ?
Cet article aborde l'ensemble de ces questions pour y apporter une réponse. Nous nous placerons ici dans la configuration d'une analyse de sol classique.
I. BIEN PRÉPARER SON ÉCHANTILLON DE TERRE POUR UNE ANALYSE DE SOL REPRÉSENTATIVE
En règle générale, un volume de terre de 25 cm de profondeur sur un hectare pèse entre 2700 et 3200 T. Le poids d'un échantillon envoyé pour l'analyse se situe entre 500 g et 1 kg : dans ces conditions, il est facile de comprendre l'importance de réaliser un prélèvement le plus représentatif possible de la parcelle. À ce titre, plusieurs points sont à retenir.
En premier lieu, la technique de prélèvement : il en existe trois principales (voir figure ci-contre).

S'ajoutent ensuite les éléments suivants :
OÙ ? |
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QUAND ? |
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COMMENT ? |
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MATÉRIEL DE PRÉLÈVEMENT RECOMMANDÉ |
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PRÉCAUTIONS COMPLÉMENTAIRES |
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À compter de l'envoi, les délais d'analyse sont en règle générale de 45 jours. Une fois l'analyse parvenue, vient le moment de l'interprétation des résultats.
II. L'ANALYSE DE SOL, UN OUTIL RICHE EN INFORMATIONS
A. L'analyse de sol, plusieurs grandes catégories d'indicateurs
Une analyse de sol classique regroupe cinq grandes catégories d'indicateur : "granulométrie et texture", "matière organique", "capacité d'échange cationique", "pH et bilan acide-base", "macro et oligoéléments".

Chaque catégorie compte plusieurs indicateurs fournissant chacun une information. Dès à présent, abordons-les successivement.
B. Analyse de sol, granulométrie et texture
Le classement textural repose sur la proportion respective en argiles, en limons et en sables. Ils sont classés en fonction de leur taille, indépendamment de leur constitution minéralogique.

Dans un second temps, la répartition entre les différentes catégories granulométriques permet d'identifier le type de sol dominant. À ce titre, il existe plusieurs triangles des textures, celui ci-contre est le plus couramment utilisé.

C. Analyse de sol et matière organique
La matière organique du sol revient au centre des considérations, grâce notamment à l'émergence de courants comme la conservation des sols ou l'agroécologie. Elle est la clé de voûte de la fertilité du sol tant physique, chimique que biologique. À ce titre, il est vivement recommandé de mettre en place une politique de gestion du carbone du sol, en parallèle de la gestion classique des éléments fertilisants.
La quantité de matière organique d'un échantillon de sol est déterminée en mesurant la masse de carbone présent. Le chiffre obtenu est ensuite multiplié par 1,72 pour estimer le taux de matière organique.
1. Quel est le bon taux de matière organique pour un sol ?
Cette question est récurrente dans le paysage agricole. L'interprétation de la teneur en MO dépend du type de sol considéré : plus le sol est argileux, plus le taux minimum doit être élevé. Le calcul d'un taux seuil sera d'autant plus précis que le taux d'argile est communiqué dans l'analyse de sol.
a. En l'absence d'indication du taux d'argile
Dans cette situation, les bonnes zones de valeur sont déterminées au regard de la texture dominante.

Si les seuils indiqués pour les sables ou les limons sont assez proches de la réalité à obtenir, celui pour les argiles sera certainement trop faible dès lors que le taux d'argile sera bien au-dessus de 20%.
b. Une réponse plus précise grâce au rapport MO/argile
Les travaux de Pascal BOIVIN, agronome suisse, et de son équipe ont permis d'établir une relation assez bonne entre l'état structural du sol (évalué à partir du test bêche) et l'équilibre entre argile et matière organique.

En ce sens, la structure du sol devient intéressante dès lors que le rapport MO%/Argiles% est supérieur à 0,17. Elle est idéale au-delà d'une valeur de 0,24.
2. Le rapport C/N
Cet indicateur est obtenu à partir de la comparaison des teneurs en carbone et en azote. Il est utile pour évaluer le niveau de fonctionnement de la vie du sol.

Idéalement, ce rapport doit être compris entre 9 et 11 dans un intervalle de pH entre 6,2 et 6,8.
3. Le coefficient de minéralisation de la matière organique
Le sol contient un stock plus ou moins important de matière organique. Chaque année, ce dernier diminue peu à peu compte tenu du fonctionnement de la vie du sol, qui se nourrit essentiellement de carbone. Le calcul du coefficient de minéralisation K2 permet d'en connaître le niveau de consommation.
À l'échelle du territoire français, deux formules de calcul existent : le choix entre l'une ou l'autre dépend de la localisation géographique de la parcelle. Les facteurs sont variables de l'une à l'autre.

L'infographie ci-contre présente la zone optimale pour cet indicateur.

Si son calcul est absent de l'analyse de sol, il peut être directement réalisé en cliquant ici.
4. L'indice d'activité microbienne
Cet indice mesure le potentiel de dégradation enzymatique des substrats organiques du sol. Il varie en fonction de la quantité et de la qualité des restitutions organiques, du type de sol, des pratiques de fertilisation, de la qualité et de la quantité de flore microbienne.
Il est généralement éva